4 heures du matin, j'ai des frissons, je claque des dents et je monte le son... avoir des vacances, faire des milliers de kilomètres pour dormir sur une planche dans un tipi et se forcer à se lever à 4 heures du matin pour observer les orignaux relève du masochisme. C'est pourtant bien ce qu'on a fait.

Après avoir chargé les canoés sur la remorque et fait une bonne heure de route pour remonter le lac Wapizagonke (qu'on a rebaptisé lac "ouaaah, des pizzas ? Bon ok"), nous arrivons sur le site d'embarquement du lac-écarté.

Parce que j'ai oublié de vous dire : observer l'orignal, oui... mais on a choisi l'option "à partir d'un canoé".

Et nous voilà donc, tous les quatre dans notre frêle embarcation (parce que dans les livres, l'embarcation est toujours frêle), à glisser sur les eaux tranquilles et brumeuses à la recherche des orignaux.

Et on a glissé, glissé, glissé. On a ramé, ramé, ramé... dans un silence total (le son circule parfaitement bien sur l'eau) pendant des heures dans l'espoir de pouvoir observer cet animal mythique du Canada.

On en a vu, des bestioles... surtout des grenouilles et des canards, qui s'ils se laissent observer, revêtent nettement moins l'aspect mythique attendu des orignaux.

Le jour qui finit par se lever commençant à sérieusement compromettre nos chances. Notre guide décide alors d'utiliser un instrument bizarre sensé imiter le cri de la femelle orignal en manque d'attentions de la part de ses congénères mâles.

Quelques "coin-coin" plus tard, il faut se rendre à l'évidence : jouer du kazou à l'orignal ne le rend pas plus sociable. La bête est têtue, et quand elle a décidé de ne pas se montrer, ça ne sert à rien de lui jouer la sérénade sur un canoé.

Restera donc le souvenir d'un lever de soleil exceptionnel et d'une déception teintée de l'incontournable leçon que c'est toujours la nature qui décide. Nous avions eu de la chance jusqu'à présent, nous pouvions faire preuve de philosophie et accepter cet échec.

C'est sur cette jolie note que nous quittons la Mauricie pour nous rapprocher un peu plus encore de Montréal.

A suivre...